7 mues
dans l'exposition Marionnettes d'artistes,
conçue par l'Institut International de la Marionnette
au Musée de l'Ardenne à Charleville-Mézières.
Scénographie
Michel Ozeray
du 22/07 au 28/11 2004
photos de l'exposition: cliquer ici
et de la performance:
cliquer ici
Au cours du vingtième siècle en Europe,
les avant-gardes artistiques successives ont permis aux artistes et aux
plasticiens de se rencontrer et de travailler ensemble : le Bauhaus, les
courants du surréalisme et du futurisme, l'Art Brut ont abattu
les cloisons que des rigidités tant esthétiques que politiques
et sociales avaient érigées entre eux.
Tandis que la marionnette irrigue d'un sang neuf les domaines qui veulent
bien la solliciter : théâtre, danse, cirque, vidéo,
écriture, arts plastiques
. des plasticiens s'aventurent sur
le terrain de la poupée, de la figure, de l'effigie, spontanément
ou à l'invite de marionnettistes à la recherche d'esthétiques
pouvant servir ou enrichir leur propos.
C'est précisément l'enjeu de l'exposition Marionnettes d'artistes,
conçue par l'Institut International de la Marionnette et présentée
en collaboration avec le Musée de l'Ardenne à Charleville-Mézières,
que d'interroger ces rencontres marionnette / arts plastiques et témoigner
de leur réalité foisonnante.
L'exposition rassemble des uvres émanant de plus de vingt
cinq artistes et compagnies. Certaines, prêtées par des musées
ont valeur historique. Le plus souvent, ce sont des personnages ou des
installations provenant du répertoire de compagnies associées
pour le meilleur avec un ou plusieurs artistes contemporains.
Parmi ces exemplaires collaborations, celle des plasticiens Enrico Baj,
Paolo d'Altan , les Frères di Rosa avec le Théâtre
de l'Arc en Terre dirigé par Massimo Schuster, Norbert Choquet
avec le Morbus Théâtre, Yannick Noblet avec le Théâtre
du Pélican, le sculpteur Francis Marshall et la compagnie Clastic
de François Lazaro, la compagnie La Claca de Baixas avec le peintre
Miro
Certaines uvres émanent d'artistes plus solitaires , engagés
dans une démarche entre performance et installation : Yorga, Miguel
Amaté.
A travers la diversité des démarches s'affirme encore et
toujours la fascination des artistes pour la représentation des
corps et leur mise en mouvement ainsi que pour la force expressive et
symbolique de la marionnette ainsi créée.
Yorga
Yorga appartient de plain-pied au territoire de la marionnette contemporaine.
Que ce soit avec ses mues ou ses paysages plastiques, il interroge la
question du rituel : habillement, mariage, rite initiatique,
. et
engage avec lui le spectateur dans des performances qui mettent le corps
en jeu . Il fut présent à l'occasion du vernissage officiel
de l'exposition le mercredi 15 septembre à partir de 18h30.
Quand j'ai commencé à
réaliser des MUES HUMAINES, c'est
avant tout le processus de création de la mue, et les rencontres
qu'il suscitait, qui m'ont passionné. Il m'a fallu inventer un
rituel spécifique, autour d'une technique simple et radicale, l'enveloppement
du corps selon une spirale continue.
Lors des séances de mue, les films plastiques et les rubans adhésifs
épousent le corps selon la dualité Derme/Epiderme. Et le
squelette externe qui recouvre peu à peu son hôte le transforme
en MARIONNETTE VIVANTE.
La performance est vécue de l'intérieur et dure le temps
désiré par le modèle, s'ouvre à toutes possibilités
de jeu.
Sorti de sa seconde peau, la personne tient entre ses bras une forme qui
lui appartient, hantée, détachée de lui et pourtant
si intime, son spectre. L'objet " mue " témoigne du rituel
accompli, et devient fétiche pour d'autres histoires.
Le manipulateur de mue entre alors en possession d'une ombre incarnée,
d'une aura fragile et aérienne, s'empare de notre premier territoire,
la peau.
Les mues issues de ces expériences sont ensuite intégrées
dans d'autres performances, dans des installations plastiques évolutives
ou dans la galerie des portraits de famille.
J'interviens selon des formes et dans des lieux
diversifiés:
Installations / work in progress / performances dans des festivals
Expositions / actions en galeries d'art
Mise en scène de prises de vue pour photographes
Décors-interventions pour pièces de théâtre
Live-act et visuel pour soirée privée, concert, rave-party,
night-club
Musique concrète et électroacoustique, improvisations bruitistes,
performances sonores
pour tous renseignements: contact@yorga.org
Le terme de MUE signifie à la fois l'objet
final (la seconde peau) et le processus qui l'a engendré (solidification,
décollement et séparation du corps). La chose et sa genèse
ainsi réunies dans une même enveloppe.
Les participants viennent expérimenter le
recouvrement total de leur peau sous une
seconde peau de cellophane, elle-même recouverte de bandes
de scotch. Après découpe de la seconde peau, la personne
ôte elle-même
son épiderme artificiel et peut observer un fac-similé de
sa propre
enveloppe corporelle, à la fois témoin de l'expérience
vécue et sculpture
fragile.
La sculpture, détachée de son modèle, devient un
portrait translucide, une
forme souple, aérienne, une MUE HUMAINE habitée par le corps
disparu qui l'a
engendrée.
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