Yorga crée des
sculptures-architectures
intégrées dans leur lieu de construction
ainsi que des secondes peaux

Chaque
réalisation
est spécifiquement créée pour un événement,
inscrite dans l'instant et l'atmosphère des lieux investis.
Le moment de la création devient
une uvre en soi qui se déroule au rythme des rouleaux
de scotch et de cellophane, selon un processus qui intègre
aussi des objets symboliques.
Le
plastique
est fixé, déroulé, tendu, tissé pour
évoquer un univers de formes organiques, incrusté
autant dans des espaces quotidiens que dans des lieux insolites.
A travers des images inspirées du règne
animal (cocons, chrysalides, mues, pièges, nids, oeufs, toiles
d'araignées, etc.), j'explore et interroge les rituels
humains (habillement, rite initiatique, circulations humaines,
téléphone, rencontre amoureuse, théâtre,...).
L'interprétation
est toujours laissée à l'imagination des spectateurs,
pouvant aller de la stupéfaction intriguée aux questions
métaphysiques. Occasion
d'aventure et d'expérience, chaque performance reste ouverte
à l'improvisation.
D'un
point de vue esthétique, les
films de cellophane et les rubans adhésifs permettent de jouer avec
la transparence, les projections d'ombres,
la lumière qui passe au travers de mes constructions. Les
surfaces plastiques s'organisent comme un vitrail
en trois dimensions, une architecture
fragile qui change les perspectives et la circulation
du regard dans le paysage.
Les
points de structure disponibles orientent
la forme de mes constructions et la nécessité de mes
déplacements. Dans ce mouvement permanent, les accidents
et les obstacles sont des partenaires de l'action. Ainsi se crée
une chorégraphie, engendrée
par la résistance des matériaux choisis et leur occupation
de l'espace.
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Le
principe de la mue,
appliqué à l'humain,
fait aussi partie de mes axes de recherche . Dans mon atelier ou
pendant certaines performances publiques, j'enveloppe des hommes,
des femmes ou des enfants dans du cellophane recouvert de rubans
adhésifs, selon le principe derme/épiderme.
Les modèles expérimentent cette seconde peau qui procure
des sensations inédites (contraintes, confort, chaleur, nouvelles
zones de perception) puis ôtent eux-mêmes leur chrysalide,
préalablement découpée. Ils tiennent ainsi
entre leurs mains un fac-similé de leur propre peau, une
sculpture souple et fragile qui garde la forme du corps qu'elle
vient de quitter.
Plus qu'une empreinte de corps, il s'agit là d'un
objet-mémoire, témoin
d'un instant de métamorphose.
La performance
est ainsi vécue de l'intérieur
et dure le temps désiré par le modèle. Les
mues issues de ces expériences sont ensuite intégrées
dans d'autres actions, dans des installations publiques ou au domicile
du modèle.
Les
araignées muent elles-aussi pour grandir, laissant derrière elles
une enveloppe qui était leur squelette externe: l'exuvie.
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